L’histoire de l’Argent remonte au-delà de l’antiquité, époque où l’on s’en servait afin de frapper les pièces de monnaie. Tel que l’or ou le platine, l’argent est un métal faisant partie des plus précieux de la planète. L’argent est un matériau qui se recycle aussi très bien : la production d’argent recyclé représente en effet 25% de la production mondiale.
Toutefois, on ne peut pas produire des objets tels que bijoux, pièces, couverts… en argent pur, le matériau étant trop ductile (trop tendre), il est indispensable de l’allier avec un métal plus dur afin de rendre l’argent plus résistant et moins sensible aux marques. Le cuivre est alors le métal le plus souvent retenu, on retrouve parfois aussi le zinc.
Mais quand est-ce qu’on parle alors d’argent massif ? Comment reconnaitre des couverts en argent massif ? Si vous faites aussi partie des nombreuses personnes qui recherchent des réponses à ces questions et tant d’autres encore, nous avons pris soin de rédiger cet article pour vous !
Tout d’abord, selon à ce que l’objet en argent soit un bijou ou de l’argenterie, il y a une certaine nuance quant à l’appellation « argent massif ». Comme précédemment dit, l’argent pur, trop ductile, est mélangé à d’autres métaux pour obtenir un alliage plus robuste et donc plus apte à la production de bijoux et d’autres objets en argent. Et c’est justement la composition de cet alliage qui va déterminer si l’objet en question est en argent massif ou non, plus précisément, cela concerne le titrage. Le titre d’argent détermine la quantité d’argent contenue dans l’alliage. Le titrage d’argent peut être différent d’un pays à l’autre et selon les époques, mais il est toujours défini par les autorités.
En matière de bijoux, on parle généralement d’argent massif lorsque l’alliage est composé le plus souvent de 925 millièmes d’argent (925 grammes d’argent pour 1000 grammes, soit 92,5%). L’argent 925 signifie donc que le matériau est composé à 92,5% d’argent et à 7,5% d‘autre métal. C’est l’argent premier titre en France. Toutefois, l’argent massif peut être en réalité de l’argent 950, 925 ou 800. Et justement dans le domaine de l’argenterie, l’appellation d’argent massif est retenue à partir d’un alliage de 800 millièmes d’argent, aussi appelé argent 800.
Un couvert en argent massif est alors généralement obtenu à partir d’un alliage de 80% d’argent pur et 20% de cuivre, en principe. En dessous des 80% d’argent pur, un objet ne peut plus être considéré comme argent massif.
L’appellation de couvert en argent massif dépend également de la technique de fabrication de la pièce d’argenterie en question.
On distinguera ainsi un objet en argent massif d’un objet argenté, dit communément « métal argenté » qui a été simplement recouvert d’argent par la technique dite de l’argenture. L’argenture recouvre toute une gamme de procédés : soit que le métal peut être recouvert d’une feuille d’argent (donc plaqué) : deux plaques, l’une de cuivre, l’autre d’argent, peuvent être soudées ensemble avant d’être travaillées (technique anglaise) ; soit par la technique de l’argenterie électrochimique (galvanoplastie) mise au point après 1836 qui consiste à immerger un objet dans une solution de chlorure d’argent. Le métal argenté est ainsi fait de métal, en général de l’alliage de cuivre et de bronze, finement recouvert d’argent, une couche très superficielle qui ne dépasse même pas le millimètre d’épaisseur en général ! Il est alors important de savoir comment reconnaitre des couverts en argent massif et de le différencier du métal argenté qui a une valeur inférieure, si l’on ne se réfère qu’au prix du gramme de l’Argent.
Par ailleurs, il y a également ce que l’on appelle de l’argent fourré. Certaines pièces de service tel que couteaux et autres services à découper, manches à gigot, cuillères de services, couverts à salade… ont un manche volumineux composé d’une âme en bois, cire ou résine recouverte d’une couche, ou plutôt une coque, d’argent massif. En effet, si ce procédé permet, certes, une économie de matière, il n’a rien à voir avec le métal argenté : il s’agit bien d’une couche épaisse d’argent assurant la rigidité du manche.
Enfin pour ce qui est du vermeil, il s’agit bel et bien d’une pièce en argent massif, et mieux encore, elle est recouverte d’une couche d’or ajoutée par électrolyse (autrefois par un procédé d’application au mercure) à la pièce.
Observez les poinçons ! Ils constituent le premier élément à identifier sur toutes pièces d’argenterie, c’est le premier réflexe à avoir pour reconnaitre des couverts en argent massif. Il existe énormément de poinçons différents selon les époques et pays d’origine de la pièce que vous voudrez identifier, mais le plus courant pour l’argenterie française est le poinçon Minerve dans un rectangle à pans coupés, accompagné (ou pas) du poinçon de maître orfèvre dans un losange. Sur le métal argenté, il peut également y avoir des poinçons, mais ceux-ci sont en général carrés et comportent un chiffre.
Pour les couverts en argent de fabrication française, le poinçon se trouve généralement sur la face au-dessus du manche pour les fourchettes et les cuillères. Quant aux couteaux, ils sont poinçonnés sur la lame ou sur le manche. En ce qui concerne une timbale ou un plat, le poinçon est situé en dessous ou en bordure sur les contours.
Vous pouvez également tenir compte de l’aspect du métal. En effet, un couvert en argent massif a une oxydation particulière, il noircit après plusieurs mois au contact de l’air, mais un bon nettoyage suffit à lui rendre tout son éclat. Le métal argenté, lui, ne noircit que très peu, mais avec l’usage et le temps la fine couche d’argent qui le recouvre peut disparaitre par endroits, laissant voir l’alliage cuivre-bronze de couleur jaune brun.
Néanmoins, lorsque des doutes persistent, le mieux reste toujours de se fier à l’expertise d’un véritable professionnel du domaine, tel ce que vous propose gratuitement la Maison Boulle !